McsORGAN Magazin 2020

Les ventes sombraient: il fallait une nouvelle Morgan! Mais alors, comment Peter Morgan a-t-il eu l’idée de la Plus 4 Plus? Il a lui-même dévoilé la réponse dans différents articles. Les ventes des modèles traditionnels de Morgan étaient en forte baisse en Europe, plus de 85 % de la production était vendue aux États-Unis. Citation de Peter Morgan: « In Europe, just nobody wanted the car ». L’entreprise avait urgemment be- soin d’un dépoussiérage. Virage à 180° avec la tradition Au début des années 1960, Peter Morgan suivait at- tentivement « EB » (Edward Brothers), l’entreprise du comté voisin du Staffordshire, et son fondateur et copropriétaire John N. Edwards. EB avait déve- loppé et commercialisé la EB Debonair qui avait enthousiasmé Peter Morgan. Après quelques négo- ciations, EB décrocha le mandat pour développer la carrosserie de la Plus 4 Plus. Peter Morgan fixa lui- même les conditions: ¡ aucun changement sur le châssis de la Plus 4 ; ¡ une dame doit pouvoir y monter avec un grand chapeau; ¡ la calandre typique de Morgan ne pouvait manquer. EB se mit au travail et dessina la nouvelle voiture. Pour respecter les exigences de Peter Morgan, la hauteur du toit dut être relevée à plusieurs repri- ses, c’est pourquoi elle a cette allure peu habituel- le, qui rappelle celle d’une coupole. John Edwards n’était en réalité pas très emballé par ce design, mais le client est toujours roi (cela a toutefois con- duit John Edwards, en 1964, à construire un roads- ter Morgan sur la base d'un châssis 4/4, selon sa propre idée ; il rappelait la Triumph Spitfire ou la Jensen Healey, qui fut toutefois conçue plus tardi- vement. Cette ébauche ne plut pas à Peter Morgan, le véhicule ne fut construit qu’à un seul exemp- laire et ne fut pas reconnu par l’usine comme pro- duit Morgan). Ce qui est intéressant, c’est que Peter Morgan dût reconnaître plus tard que la forme de la nouvelle voiture avait été un frein pour la vente. D’une part, il critiqua le capot trop long, et d’autre part, il estima qu’il aurait sûrement été préférab- le que le pare-brise soit avancé de 2 ou 3 pouces. Il déclara : « This kind of vehicle was too far away from our normal kind of product, and that was one of the reasons it was never taken up » . Seule la carrosserie est nouvelle, la Plus 4 lègue le châssis, la transmission et le moteur La Plus 4 Plus fut développée en une année, dès 1962. Le développement dans son ensemble coûta 3000 livres, soit seulement 2,5 fois le prix ultérieur de la voiture (quand on sait que rien que le dévelop- pement du châssis de la nouvelle Plus Six a coûté plus de 3 millions de livres et qu’il a duré plusieurs années !). Quand la nouvelle voiture fut présentée pour la première fois au public, le prix affiché était de £1,275 7s. 1d. En comparaison, à £683 5s. 5d., une 4/4 était environ moitié moins chère, et une Triumph TR 4 coûtait £906 16s. 3d. Les clients potentiels rejetèrent toutefois la nou- velle voiture et préférèrent encore les modèles traditionnels. Peter Morgan fut surpris de constater que l’intérêt pour les modèles classiques remon- tait soudainement en Europe également. Dans ses mémoires, il attribue cette situation à la modernité excessive de la voiture et, dans ce sens, il juge lui- même que la Plus 4 Plus est globalement un succès. McsORGAN «A pret ty l i t t l e submar ine» – 167

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